Si tu croises Charlotte dans les rues de Boston
dis-lui que j’ai toujours un bouquin à lui rendre
que j’ai gardé le même numéro de téléphone
la même adresse e-mail mais j’ai plus la sienne
dis-lui qu’j’sais plus son nom, qu’j’ai rien pour la r’trouver
et que je tourne en rond depuis que j’ai rêvé
qu’on s’attendait là-bas, là-bas au pied du phare
nos chemises à carreaux flottant dans la nuit noire
Dis-lui qu’je suis plus l’même
mais que j’ai pas changé
que j’aime quelqu’un qui m’aime
dis-lui que j’ai aimé
si tu croises Charlotte
dis-lui que je me prépare
à ne jamais jamais
à n’jamais la revoir
Si tu croises Charlotte dans les rues de Boston
dis-lui que finalement, c’est elle qui avait raison
raison pour Chet Baker et pour Nina Simone
qu’vivre ne fait pas si peur, qu’le temps n’est pas si long
surtout ne lui dis rien et laisse-la parler
a-t-elle encore le crâne complètement rasé ?
lit-elle toujours l’avenir dans une flaque d’eau ?
toujours prête à s’enfuir, un sac sur le dos ?
Dis-lui qu’je suis plus l’même
mais que j’ai pas changé
que j’aime quelqu’un qui m’aime
dis-lui que j’ai aimé
si tu croises Charlotte
dis-lui que je me prépare
à ne jamais jamais
à n’jamais la revoir
Dis-lui qu’ça va quand même
même si je suis brisé
que j’aime quelqu’un qui m’aime
et même qu’on va s’tirer
que j’sais pas encore où
que j’sais pas encore quand
dis-lui qu’je vois plus l’bout
dis-lui qu’je suis vivant